Paru en 2005, le premier volume de Wheedle’s Groove, une excavation passionnante dans les archives de la scène soul/funk de Seattle du début des années 1970, était accompagné d’un documentaire attachant retraçant le bref parcours des soldats inconnus du groove de la Cité d’émeraude. Neuf ans plus tard, le label méritoire Light in the Attic récidive avec une suite s’attardant sur les années 1972-1987, soit une ouverture vers le disco et le boogie propres à l’époque. À l’inverse de son prédécesseur axé sur la raw soul et le deep-funk, Wheedle Groove II souligne la transition difficile entre les batteries cloutées et les boîtes à rythmes, entre les formations cuivrées et les DJs. Après examen, peu de joyaux à signaler dans des fonds de tiroirs de qualité variable, à l’exception de l’estival « Holding On » d’Unfinished Business, de la ballade « I Don’t Wanna Lose Your Love » de Bernadette Bascom et les scansions du « Love One Another » de Frederick Robinson III. Un maigre butin qui soulève la question de la pertinence de labels de rééditions spécialisés (Numero Group et l’avalanche de compilations afrobeat au kilomètre pour ne citer que deux exemples) pour qui la quantité dépasse trop souvent la qualité.
Cesar
Wheedle’s Groove: Seattle Funk, Modern Soul & Boogie, Volume II 1972-1987 (Light in the Attic/Pias). Disponible en CD, double-LP et version digitale.