Report 1

Programmé entre le Ballet de l’opéra de Moscou et le 30ème festival des arts martiaux, D’Angelo a donné lundi le cinquième concert parisien de sa carrière dans un Palais des congrès rempli aux deux tiers. Un curieux choix de salle et des premières craintes sonores rapidement confirmées lorsque l’auditorium géant de la Porte Maillot déboîte d’entrée un « 1000 Deaths » indistinct et capable de faire passer le mix boueux de Black Messiah pour un rêve d’audiophile.

Peu adaptée au funk sec et tight de D’Angelo et the Vanguard, son supergroupe réunissant entre autres Pino Palladino (basse), Jesse Johnson (guitare), Chris Dave (batterie) et Kendra Foster (épatante choriste P-Funk tristement sous-employée sur cette nouvelle tournée), la configuration du Palais des congrès a magnifié les limites d’un ensemble capable de réelles fulgurances, mais dont les jams tournent parfois court à force de vouloir saluer de trop près ses aînés (« One Mo’Gin » et « Chicken Grease » flashés à 140 croches/minutes sur l’autoroute Minneapolis-Paris).

Un look, une ambiance : la première moitié du concert en cuir biker pour les ballades rock (« Ain’t That Easy »), puis en poncho à carreaux pour les séquences soul et latino (« One Mo’Gin », « Really Love »). D’Angelo, aguerri aux automatismes scéniques depuis son comeback en 2012, communique davantage avec son public et termine seul ce qu’il avait commencé seul deux heures plus tôt avec « Untitled (How Does it Feel) » lors d’un grand final remake de l’historique tournée Voodoo, en 2000. Sommet de la soirée : un « Sugah Daddy » prolongé par le « Sir Nose D’Voidoffunk » de Parliament et embouti dans le « You Can Have Watergate Just Gimme Some Bucks and I’ll Be Straight » des JB’s.

Right time, wrong place. Ah, revoir le même set en club…

SlyStoned

Report 2

C’est avec une setlist un peu plus courte que celle de Zurich et de Cologne (pas d' »Alright », de « Left & Right » ni de « Lady » ce soir) que D’Angelo a régalé Paris hier soir. L’introduction du show, décidément plus rock, annonce et confirme le tournant psychédélique que le natif de Richmond a entrepris dans Black Messiah, paru il y a deux mois. Néanmoins, le son était globalement, et selon les endroits, plutôt mauvais (notamment dans les quinze premiers rangs). L’acoustique du lieu y est clairement pour quelque chose.

Exceptés ces désagréments sonores, D’Angelo a fait le show, altérant les hommages funkadelico-princiers (lumières pourpres notamment en intro) et Jamesbrowniens. Les version live de « One Mo’gin », « Brown Sugar » et « How Does It Feel  » sont les points forts de la soirée. Mention très spéciale au guitariste Isaiah Sharkey qui a tenu le fort pendant près de 105 minutes, face à un Jesse Johnson inaudible et presque apathique.

Jim Zelechowski

Setlist

« Prayer »
« 1000 Deaths »
« Ain’t That Easy »
« Feel Like Makin’ Love »
« Really Love »
« One Mo’Gin »
« Brown Sugar »
« The Charade »
« Sugah Daddy/Sir Nose D’Voidoffunk/You Can Have Watergate Just Gimme Some Bucks and I’ll Be Straight »
« Back to the Future »
« Chicken Grease/What It Do »
« Untitled (How Does It Feel) »