En 2013, Rock Candy Funk Party, le supergroupe réunissant Tal Bergman, Ron DeJesus, Joe Bonamassa, Mike Merritt et Renato Neto publiait le fracassant We Want Grooove. Son successeur, intitulé Grooove Is King, étend la palette sonique du combo vers d’autres territoires, comme en atteste son premier extrait “Don’t Be Stingy With The SMTPE”, enrichi par la trompette de Randy Brecker. Cet exercice discoïsant riche en Cerronismes ne dessine pourtant pas la couleur ambiante d’un album instrumental, funky et solidement électrique produit par le batteur Tal Bergman.
La guitare fuzzy de Joe Bonamassa, plus connu pour ses essais blues-métal stadiers, figure toujours au centre des débats, assisté par une section rythmique « à l’ancienne » traumatisée par les épées de la fusion des années 1970. En dehors de l’inclusion de cuivres, l’autre nouveauté de Grooove is King réside dans ses explorations percussives (« If Six Was Eight », version tribale et post-techno inspirée du « Bonzo’s Montreux » de Led Zeppelin et « A Tale of Two Bands » en droite lignée de Prodigy), son approche organique de l’electrofunk (« C You on the Flipside ») et l’incursion jazzy de « Rock Candy ». Les grooves limpides et laidback de “The 6 Train to the Bronx” et “East Village” ainsi qu’une étonnante reprise cuivrée de “Digging in the Dirt”, un Peter Gabriel dernière période, procurent les temps d’un forts d’un deuxième essai ponctué par les interventions de Billy Gibbons, le barde barbu de ZZ Top, dans le rôle du MC Mr. Funkadamus. Ce dernier nous prédira-t-il enfin une tournée française pour Rock Candy Funk Party ?
Jacques Trémolin
Rock Candy Funk Party Grooove is King ***(Provogue/Mascot Records). Disponible le 14 août en CD, double-LP et version digitale.