Quatre ans après le semi-décevant The Light Of The Sun, Jill Scott est de retour avec un cinquième album détonnant. En 2011, la poétesse soul de Philadelphie nous avait confié vouloir intituler ce nouvel opus The Light Of The Night. Scott a finalement opté pour Woman : preuve de maturité, ou bien la volonté d’afficher son féminisme ? Quinze ans après son premier album Who Is Jill Scott ? Words and Sounds Vol. 1, ces 16 nouveaux titres démontrent qu’elle est toujours une des meilleures vocalistes actuelle et, par-dessus tout, une des plus grandes storyteller du genre.
Woman s’ouvre sur « Wild Cookie », un funk aux accents James Browniens où la diva rappe à la manière de son (quasi) homonyme Gil. En troisième position, le radiophonique et catchy à souhaits « Run Run Run » sonne déjà comme un futur single. Les arrangements de « Can’t Wait » évoquent le Lauryn Hill de la grande époque, avec quelques glitches synthétiques en supplément aux côtés de « Lighthouse » et « Cruisin », les titres les plus electro/R&B de l’ensemble.
« Closure », révélé dans ces pages le week-end dernier, est certainement le meilleur titre de Woman avec son équilibre de haut niveau des arrangements des cuivres, sa topline et ses programmations Princières. La production plus organique qu’à l’accoutumée d’Andre Harris et Aaron Pearce, ses collaborateurs réguliers, laisse également filtrer d’autres nuances : Sur « Say Thank You », le titre le plus sombre de l’album, Jill Scott cède la place à une étonnante guitare saturée à la réverbe très profonde. Le très gospel « Back Together » est également parfaitement mis en valeur par ses cuivres rutilants et son luxueux ensemble de cordes.
Avec une recette plus orientée sur le groove des origines et des textes délectables (voir les amusantes métaphores sexy-culinaires de « Closure »), Jill Scott signe avec Woman un des albums soul/funk incontournables de 2015.
Jim Zelechowski
Jill Scott Woman**** (Atlantic/Warner)