Lee Fields fait aujourd’hui partie des valeurs sûres d’un circuit rétro-soul de plus en plus encombré. Assisté par Jeff Silverman et Leon Michels, producteurs-fondateurs du label Truth & Soul, le screamer de Wilson (Caroline du Sud) publie son quatrième album solo, plus de 40 ans après ses débuts. Le résultat est moins éclatant que l’exceptionnel My World, qui avait réussi à dresser un pont entre l’écriture deep-soul de Fields et de discrètes touches contemporaines. Les dix titres atteignent parfois  l’excellence (« You’re the Kind of Girl »), mais à l’instar des récents efforts siglés Daptone, Faithful Man opte à nouveau pour le flashback sonique (cordes soyeuses, pêches de cuivres millimétrées et même une reprise des Rolling Stones straight from Muscle Shoals). Comme si l’ancien sosie de James Brown s’acharnait à parfaire les sonorités mid-sixties du Grand Manuel Soul. C’est sans doute en cela que Lee Fields demeure Un homme fidèle.

Cesar