Non, Raise Vibration, le onzième album de Lenny Kravitz, n’est pas Negrophilia, le projet 100% funk annoncé depuis plusieurs mois (années ?), photos studio avec George Clinton et Maceo Parker à l’appui.
Néanmoins, ce nouvel essai recueille les faveurs de ces pages grâce à un agréable panel de 12 titres traversés de manifestations groovophiles. Enregistré à Gregory Town le repaire bahamien du multi-instrumentiste, Raise Vibration relève allégement le niveau d’une carrière récente flirtant dangereusement avec le néant créatif et des poses scéniques à la limite du risible.
Certes, les inspirations restent capables de semer le doute au blind-test quand « It’s Enough » calque ses ondes sur l’« Inner City Blues » de Marvin Gaye et « Who Really Are The Monsters ? » sur celles de l’electro-funk de Minneapolis. Et Lenny K. va même plus loin en proposant une double mise en abime inédite avec les exquis « I’ll Always Be Inside Your Soul » et « Ride », échos directs d’« It Ain’t Over Till It’s Over », le tube Stevie Wonderien d’Always on the Run, en 1991.
Au-delà de l’auto-hommage, Raise Vibration imprime de solides séquences funk/pop, dont le final space bass de « Johnny Cash », les polyrythmes frontaux de « Low » et un percussif « The Majesty of Love » solarisé au sax alto par Harold Todd. Au final, une paire de ballades lacrymales restent les seuls écueils d’un ensemble fort recommandable dédié à un certain Prince Rogers Nelson.
Guillaume Lutrèze
Lenny Kravitz Raise Vibration *** (BMG). Disponible.