« Prince m’a traité de boniche black », déplorait Meshell Ndegeocello au micro de Funk-U en 2002. Pas rancunière, Meshell a basé son nouveau show sur le répertoire de Roger Nelson à l’occasion d’un show unique donné dans le cadre du Festival Jazz à la Villette.
Bien plus que la bassiste/singer/songwriter/productrice, le catalogue princier était donc la véritable vedette d’une soirée au programme chamboulé : Excusés par l’ouragan Irene, les accompagnateurs habituels de Meshell, dont l’extraordinaire batteur Chris Dave, sont remplacés ce soir par un trio incluant (surprise !) Pino Paladino, légendaire homme de session dont le carnet de bal inclut D’Angelo, Jeff Beck et les Who. Dès le deuxième titre, le coït des quatre cordes fait couiner les ressorts du paddock du groove sur une extroplation du riff d’intro de « Shhhhh ». Meshell, le Macbook-prompteur posé sur le piano, alterne basse et touches d’ivoire. Elle lève la main pour signaler les changements d’accords, puis rassurée par un backing-band dominé par l’excellent claviériste James Watson, s’abandonne à un set résolument chaleureux, comparé aux relectures binaires et cold wave des quelques dates US données au printemps.
Le challenge semble plaire à Meshell (on parle de deux heures de répétitions !), qui délaisse temporairement son chant atonal et invite les premiers rangs à quitter leurs sièges de plastique après avoir vu un fan au panama braver la sécurité molosse de la Grande Halle de la Villette. « All The Critics Love U In New York » transcende le hangar moribond, « Pop Life » donne lieu à un enthousiaste choeur collectif, le piano-voix d' »I Would Die 4 U », dont son auteur ferait bien de s’inspirer pour ses prochains tours de chant, émeut et un « Annie Christian » assisté du guitariste de Sidony Box repasse à la moulinette punk-jazz la bizarrerie synthétique de Controversy. Mais tout ne fonctionne pas aussi bien : Privé de guitare, le gospel de « Let’s Go Crazy » trépigne dans les régions basses du jerk, et les covers comateuses de « Lady Cab Driver » et « Purple Rain » (basée sur la version de Stina Nordemstan) sont tellement décalées qu’elles disparaissent du cadre.
Rallumage des feux au bout de 80 courtes minutes. Le tribute band improvisé a relevé le défi, même si beaucoup auraient rêvé d’assister au même show quinze ans plus tôt en compagnie de l’amazone de Peace Beyond Passion. All good things they say, never last.
Setlist
J’ai entendu que le groupe avait répété 2 jours (plutôt que 2 heures) mais peu importe, la soirée nous a quand même laissés sur notre faim.
Merci pour ce compte-rendu.
Pour ma part en arrivant, et en lisant les premières lignes des feuilles blanches imprimées à l’arrache,
« en raison de l’ouragan les musiciens n’ont pas pu venir »
je suis devenu bleme
jusqu’a lire
basse : Pino Paladino
là c’était l’assurance qu’on allait bien manger du bon groove
Ce gars est toujours dans les bons plans funk http://www.youtube.com/watch?v=ygCeBoYD9ps et ça me paraissait évident que ses petits copains seraient aussi des grosses pointures.
Pour ma part je remerci l’ouragan ^^