Basé à Berlin, le bassiste Peter Muller publie No Mind, son troisième album sur son propre label, Mullenium Records. Un essai de bassman solo de plus, empreint de technicité stérile ? Un LP rempli de solos à rallonge, de démonstrations cliniques enrobé de ballades au sirop ? Nein, et le smooth, connais pas. Peter Muller dissémine son slap assassin sur dix titres entre soul, R&B et jazz-fusion avec pour trait d’union un funk à ranger entre les productions au percolateur de Larry Graham et Marcus Miller.

Entouré d’hommes de sessions de valeur ayant opéré, entre autres, pour Randy Brecker, Al Green, Trilok Gurtu ou Elton John et pour la première fois d’un chanteur, l’australien Nick Gibbs (aucun lien de parenté avec les Bee Gees), le Berlinois traverse sans encombres une variété de styles allant des ambiances Blax/clavinet (« Berlin Street Funk ») au jazz-funk pied au plancher (« Time », « The Player » ; « Stagger »), sans oublier une paire de pause mélodiques à la Fender Jazz (« Horizon », « Analogue Moon ») et l’attentat groovy perpétré à la talkbox de « The Trek ». On vous l’emballe ?

Jacques Trémolin

Peter Muller No Mind *** (Mullenium Records). Disponible en CD et digital depuis le 15 novembre sur www.petermuller.eu