« There used 2 B a time when music was a spiritual healing 4 the body, soul and mind ». R U ready ?

 

1/ Art Official Cage

Entrée en matière discoïde et robotique aux limites de la techno sur une guitare rythmique réminiscente des scansions de « Controversy ». Ralentie, accélérée et vocodée, les voix de Prince téléscopent des vuvuzelas stadières. Un break rappé et un motif arabisant de Moog indiquent d’emblée la direction générale de l’album : celui du Dancefloor, version 2014.

2/ Clouds

Révélé fin août en même temps que l’annonce de la sortie d’Art Official Age, « Clouds » renoue avec l’electro-funk Minnéapolitaine avec, en bonus, un brillant gimmick vocal « Never underestimate the power of a kiss in the neck ». La talentueuse Lianne La Havas est également présente sur un des titres les plus satisfaisants du successeur de 20Ten.

3/ Breakdown

Dévoilée au printemps et sur scène en 2013, la progression dramatique de « Breakdown » et le falsetto Princier séduisent dès la première écoute, malgré la présence incongrue d’effets laser échappés d’un sous-Star Wars seventies. Une des meilleures ballades Princières des années 00.

4/ The Gold Standard

« Lemme see Ur body move ! ». La cocotte de guitare funky, les programmations, les pêches de cuivres (arrangées par Michael B. Nelson) et la ligne de synthétiseur circa 85 introduisent un des rares coups d’œil dans le rétroviseur 80’s. New Power Slide !  Du Prince classique, certainement déjà entendu auparavant, mais d’une imparable efficacité funky.

5/ U Know

Un autre titre dévoilé début septembre basé sur un sample du « Branded » de Mila J. « Feminine rising, not surprising, recognizing that the power of the breast is just a test that you be winning ». À défaut d’innover côté texte, Prince s’essaie à l’electronica contemporaine via une boucle hypnotique et des parties vocales traitées. Tentative réussie.

6/ Breakfast Can’t Wait

Disponible dès février 2013, « Breakfast Can’t Wait « est le titre le plus « ancien » d’Art Official Age. Son groove relâché respecte aussi la cohérence de l’album en respectant son (down)tempo d’ensemble et les double-entendres chers au songwriting Princier.

7/ This Could Be Us

« Are U ready ? No U ain’t ready. I am ready 4 us. ». Déjà partiellement révélée au printemps, voici une autre ballade électronique proche de « Walk in Sand » et autres « Mr. Goodnight ». Un hommage à l’Apollonia de Purple Rain ? Peut-être, d’autant plus que le motif de piano final évoque – inconsciemment ? – celui de « The Beautiful Ones ».

8/ What It Feels Like

Changement de tempo imperceptible pour un duo electro/R&B avec la protégée Andy Allo. Une guitare acoustique en retrait et des synthés-basses wha-wha accompagnent une programmation très (trop ?) en avant dans le mix. Un des titres les plus linéaires d’Art Official Age.

9/Affirmation I & II

Toujours aussi friand des segues depuis Love Symbol (1992) et The Gold Experience (1995), Prince nous offre un court interlude parlé/récité par l’énigmatique Charlotte Ann Telepathy (aka Lianne La Havas) sur un background d’arpèges new-age.

10/ Way Back Home

Un autre titre downtempo en mode crescendo. Belle performance vocale qui, malheureusement -et à l’instar de « What it Feels Like »- n’aboutit pas au climax espéré.

11/ Funknroll

Le remix electro/r&B de Joshua A. M. Welton, coproducteur de l’album en compagnie de Prince et Chris James, du titre final de PlectrumElectrum. Dévoilé mi-septembre sur la toile.

12/ Time

Un second duo avec Andy Allo et une autre ballade atmosphérique qui, au-delà de son introduction en adéquation avec le tempo général d’Art Official Age, évolue vers un final dramatique et lancinant ponctué de lourdes lignes de basses typées Larry Graham. La voix de Prince plonge progressivement dans le mix avec un effet « téléphone » tandis que les choeurs féminins reprennent le motif de « Breakdown ». Une fausse fin laisse place à une courte fanfare de cuivres synthétiques. Bien partie pour faire figure de grower

13/ Affirmation III

« How do u feel, Mr. Nelson ? » Dernière intervention de notre speakerine new-age (Lianne La Havas again) avec, en background, des cordes symphoniques d’inspiration Clare Fisher et les chœurs Daft Punkisés de Prince. « There’s only one destination, and the place is U ». Fin.

                                                                                                                                                ★★★★★★★★★★★

En conclusion, Art Official Age pourrait être considéré comme l’antithèse de son album « compagnon » PlectrumElectrum en jouant la carte du tout-électronique et du downtempo. Pour autant, il s’éloigne de son cousin electro/R&B MPLSound (2009) en s’inscrivant résolument dans un créneau contemporain déjà bien encombré.

Preview complète de PlectrumElectrum.