Vidéo : Mary J. Blige feat. Prince « Sweet Thing/Nothing Compares 2 U » I Heart Radio Festival 22/09/2012

Désolé mais, OBJECTIVEMENT, Prince est (encore aujourd’hui) un Génie absolu de la Musique à la carriére magistrale (et sans égal sur scéne): absence de succés commercial depuis la fin des 80’s n’implique pas obligatoirement une perte de qualité artistique mais pour s’en rendre compte il faut l’écouter attentivement ET comprendre sa vision globale (donc aussi bien connaitre l’histoire du rock, pop, funk, jazz… dont il s’inspire)
Aprés, OK ce look est catastrophique, mais pourquoi tjrs ne voir que le négatif ? 99% du temps il reste élégant malgré l’originalité et ses changements fréquents de tenues & coiffures.
Je vous laisse à vos certitudes: Lewis Taylor ?? Son 1er album datant de 1996 (!!) est trés bon certe mais aprés ? Soyons sérieux, demandez autour de vous: presque personne ne connait cet artiste !!
Outch

Denis, Denis… Voyons… Tu donnes le bâton pour te faire battre. Ton commentaire me laisse perplexe.  » Artiste dérisoire face à Meshell Ndegeocello ou Lewis Taylor « . Plutôt que citer ces  » références « , il serait préférable que tu médites cette  » citation  » de George Clinton :  » Free your mind and your ass will follow  » car clairement tu n’as rien compris à l’artiste Prince ou peu importe le nom qu’on lui donne ou avec lequel il préfère être identifié. Le terme de  » Genie  » n’est pas galvaudé loin de là et je ne peux qu’être indulgent malgré tout avec ton commentaire car comme tout génie, il reste incompris. Si le Kid n’a pas  » brillé  » médiatiquement ( surtout sur le vieux continent d’ailleurs ) ou en terme de vente de disques pendant un certain nombre d’années, il n’en reste pas moins un sens créatif exacerbé, des joyaux inestimables noyés dans des sorties d’albums passés inaperçus. Prince joue avec nous, garde pour lui ses meilleures productions jusqu’à nous les balancer en pleine face lors d’after shows dantesques car notre diva a enterré depuis de nombreuses années le simple fait de produire ou de diffuser des albums, cette logique plan-plan d’albums / tournées. Donne-toi la peine de poser ne serait-ce qu’une oreille sur ces dernières productions et reviens-nous voir. A moins que tu ne préfères le dernier opus tellement « réel » de Michaël ?

Pousser le Prince dans les cordes, soit. Pester face à cette arrogance, cette morgue, cette suffisance et ce dédain qu’il dégage et assume, soit. Déplorer son omnipotence stérile depuis une bonne décennie, passons. Une telle carrière (monumentale, rien que ça) n’a pu se construire sans quelques aspérités. Mais parler d’artiste dérisoire face à Meshell Ndegeocello (???), là, c’est un poil audacieux. Voire totalement déraisonnable. Pourquoi pas Terence Trent D’Arby pendant qu’on y est ?

Mouais… Terence Trent « Zarbi » avait surtout eu le don de plagier sans vergogne et Prince, et MJ, en adoptant un look et un « style » musical assez proches de ces deux géants qui eux, le toisaient du haut de leurs charts respectifs. Depuis, il n’en reste rien, ou quasi, alors que les mômes de Gary et de Minneapolis ont fait grandir la musique. Prince a assuré presque seul la transition périlleuse du Funk à l’orée des années 80 en lui donnant un nouveau son, une nouvelle direction. Rien que ça. Et puis assumer un héritage, le revendiquer (Clinton, Sly, Little Richards) ne revient pas forcément à le piller. C’est l’histoire même de la création artistique, sous toutes ses formes. Et quid de James Brown ? De Ray Charles ? Sans eux, pas de Prince, ni de Michael Jackson, pour sûr. Mais sans Prince, où en seraient de nombreux artistes aujourd’hui ?

Question légitime et complexe. Je pense que le phénomène Prince doit être recontextualisé, en ce sens qu’il prend forme dans les années 80, période charnière de la culture de masse, de l’internationalisation du savoir. Prince, de par sa polymorphie, ses nombreuses transgressions, musicales, sociales, sexuelles, et médiatiques, a décomplexé la musique, mais aussi touché et influencé tous les arts, aussi lointains soient-ils. L’imagerie de la bande dessinée a, par exemple, pas mal puisé dans le spectre princier (et vice versa). Pour ce qui est de la musique, des musiques d’ailleurs, tant le Kid a brassé de genres, nombreux sont les musiciens (car c’est aussi ça Prince, le musicien qui supplante le chanteur) à se revendiquer de lui, à reconnaître son influence sur leur carrière, en termes de sons (électro, funk, pop…), de voix, mais aussi de posture (l’homme à tout faire). Sans parler pour autant d’héritiers, je pourrais citer Alicia Keys, Lenny Kravitz, Keziah Jones, Esperanza Spalding, Marcus Miller, ou chez nous, Dilouya. La liste est longue, je pense…

Eh ben ! Quel débat philosophisue ! Les amis, au lieu de tergiverser, écoutez la musique….

« Different strokes for different folks » comme dirait Sly et Prince lui même dans une video sur le site. Prince est selon moi un des derniers représentants d’un mode de création où la musique nait de la musique. C’est un processus de création en continu. Par les répétitions, par les Jams, par la scène. Il réinterprète différemment certains de ses morceaux et ouvre la voie à d’autres créations. En cela il est très proche de géants comme James Brown qui pouvait faire plus de 300 concerts par an et où on peut entendre dans ces concerts des morceaux émergés ou Stevie Wonder. Certes, il n’a pas fait le chitlin’ circuit comme à la bonne époque (un des derniers à l’avoir fait est un certain Michael…) mais le processus est le même. On ne peut pas comprendre la musique de Prince si on ne comprend pas ce processus de création qui s’exprime sur scène lors des concerts et plus encore lors des After Shows. Ce qui sort en album est un moment figé, un squelette de ce qu’il est capable d’exprimer.
Il est également un des derniers représentants des entertainers mais au bon sens du terme, c’est à dire des artistes complets capables de composer, de jouer de plusieurs instruments, de chanter (live…) , de danser, de produire, d’arranger d’où sa fameuse marque de fabrique : produced, arranged, composed, and performed by Prince. C’est un guitariste hors pair, sous évalué, il suffit de regarder ce qu’il fait en 1995 pendant le concert « the sacrifice of victor » pour s’en convaincre. Il a contribué par sa musique (avec MJ) à repousser les barrières du cloisonnement musical et du racisme. Il faut se souvenir que dans les années 80, un noir ne passait pas sur MTV. Et il a été un des rares à revendiquer un multi-culturalisme musical (comme Ray Charles avant lui, George Clinton et d’autres) et à ouvrir la voie (D’Angelo…). A son époque, la prise de risque était maximale. Quant à sa carrière musicale, elle parle d’elle même. Si on n’est pas convaincu par le 1999 Tour, le Purple Rain Tour, le Parade Tour (un de mes préférés!), Sign O the Times tour (une merveille, avec un certain Miles D, un trompettiste de troisième ordre sûrement ), le lovesexy Tour et dernièrement le One Night Alone Tour, alors il n’y a plus à discuter. Au fait quelle est la bassiste qui a joué du Prince à la villette en septembre 2011?? 😉
Et au milieu de tout ça, il y a Mary J Blige, qui à chaque concert donne tout ce qu’elle a, je l’adore. Il faut voir « no more drama » dans le show « later on jools holland » avec Gerald Heyward à la batterie, énorme !

S’il n’a rien fait dans sa carrière, personne n’a rien fait depuis James Brown ou Sly Stone … Et D’angelo, avec 3 albums en 20 ans ? Certes Prince peut ne pas être au goût de certains, de là à dire qu’il n’a rien fait … Peut-être pour les ultra-ultra-ultra-puristes …